INAUGURATION EXPOSITION GROMAIRE

Inauguration exposition

Marcel GROMAIRE

& 150 ans du musée Eugène Boudin

. samedi 7 septembre 2019 .

——————————-

« Mesdames, Messieurs, Chers collègues, Chers amis,

Je suis très heureux de me retrouver parmi vous pour fêter deux événements, tout d’abord pour inaugurer cette grande exposition rétrospective consacrée à Marcel GROMAIRE, peintre contemporain né en 1892 et décédé en 1971, et ensuite pour fêter les 150 ans du musée municipal Eugène Boudin.

Cette exposition est organisée en partenariat avec le musée Paul Valéry de Sète et la piscine-musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix. Elle est présentée en premier lieu à Honfleur, et ensuite elle ira à Sète puis à Roubaix. Ce sont près de 120 œuvres que vous pouvez admirer ici, peintures, dessins, une tapisserie, des notes de travail ..

A Honfleur un accent particulier est mis sur les scènes portuaires, les bords de mer, mais vous pourrez admirer également des œuvres plus inhabituelles, comme les spectacles urbains. Nous essayons ici, avec Monsieur FINDINIER et son équipe, comme le public le demande, de proposer des inédits.

A noter que l’exposition bénéficie du soutien exceptionnel de la galerie de la Présidence et du musée d’Art moderne de la Ville de Paris, et que de nombreux prêteurs y ont participé, particuliers ou musées de France. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés. Je salue et remercie de leur présence Françoise CHIBRET-PLAUSSU et Florence CHIBRET de la Galerie de la Présidence, ainsi que Sophie KREBS, conservateur général et responsable des collections du Musée d’Art moderne de la ville de Paris. Ce sont des contributeurs qui ont été essentiels à la concrétisation de ce projet d’exposition GROMAIRE.

Quelques mots sur Marcel GROMAIRE.

Comme je le disais tout à l’heure, il est né en 1892 dans le Nord de la France, et est considéré aujourd’hui comme un artiste français majeur du XXème siècle. Son œuvre est présente dans de nombreux musées

du monde. Il séjourna souvent en Normandie, et à Honfleur plusieurs de ses passages sont connus : dans les années 30, et en 1951. Il offrit un magnifique dessin du Vieux-Bassin au musée Eugène Boudin en 1954, et en 1965 il séjourna un mois complet dans notre cité.

Il est décédé en 1971, et en 1972, la Société des Artistes Honfleurais lui consacra une grande exposition dans les greniers à sel.

Plusieurs membres de la famille de Marcel GROMAIRE sont aujourd’hui parmi nous : ses petits-enfants Jean-François GROMAIRE et Anne GROMAIRE, l’époux de sa 3ème petite-fille Catherine, Jean-Pierre BUEL, qui vit à Honfleur. Catherine BUEL-GROMAIRE est décédée en 2018. Ils s’étaient installés il y a peu de temps à Honfleur et étaient adhérents de la SAMEB. Catherine a donné au musée, avant de mourir, plus de 300 petites esquisses, ainsi que ses notes de travail couvrant les années 1938-1954. Le fils de Catherine, Frédéric OLIVIE est présent ce jour, ainsi que des cousines, Claudine BOUGEARD et Anne-Marie ZERAPHA.

Il est rare d’exposer un artiste dont l’œuvre est à ce point en mesure d’inspirer trois lieux aussi différents que le musée Eugène Boudin de Honfleur, le musée Paul Valéry de Sète et la piscine-musée d’Art et d’Industrie André Diligent de Roubaix. Marcel GROMAIRE est de ceux-là.

Par la forte empreinte sociale de ses scènes de la vie rurale et industrielle, tout autant que par son art du portrait ou sa vision renouvelée du paysage, il a le pouvoir, d’un port à l’autre et du nord au sud de la France, de fédérer ces trois musées autour d’une rétrospective que nous avons le plus grand plaisir de vous présenter aujourd’hui.

Mais la pratique de ces genres si divers n’est que l’un des aspects ayant motivé une telle manifestation. La modernité inclassable de Marcel GROMAIRE et son humanisme sans faille sont également des raisons qui ont conduit à réaliser cette exposition

Marcel GROMAIRE a forgé une manière dont on a trop peu souligné l’originalité jusqu’ici. Fidèles à leur volonté d’arpenter des terrains peu connus ou délaissés du grand public, nos trois musées avaient ainsi à cœur de remettre sur le devant de la scène cette figure incontournable de l’art du XXème siècle. De même, sa profonde attention à l’humain et sa lucide empathie résonnent comme autant de valeurs partagées et défendues par nos trois collectivités.

Il appartient maintenant, à chacun d’entre nous, d’apprécier l’exposition, de nous arrêter devant les œuvres et de nous laisser interpeler, notamment par cet humanisme que tout le monde reconnaît à Marcel GROMAIRE et qui est une valeur que, tous, nous devrions cultiver.

Je vous souhaite une bonne visite, et je remercie encore une fois, car c’est grâce à plusieurs personnes que cette exposition a lieu, Benjamin FINDINIER, notre directeur des musées de Honfleur, ses collègues des musées de Roubaix et de Sète, la famille de Marcel GROMAIRE et toutes celles et tous ceux qui, avec discrétion, ont participé à cette exposition. Je pense également aux équipes des musées, aux Amis du Musée Eugène Boudin, véritables partenaires, et à toutes celles et à tous ceux qui ont mis leur pierre à cet édifice.

C’est une exposition d’une grande valeur qui met à l’honneur Honfleur et son musée Eugène Boudin.

Et à travers cette exposition d’un grand peintre du XXème siècle, nous célébrons l’anniversaire de notre municipal Eugène Boudin. 150 ans d’histoire. Il me semblait important de rappeler ici l’origine de ce musée et de rendre hommage aux quelques personnages disparus aujourd’hui qui ont permis sa création et son évolution.

C’est le 11 avril 1868 que naît officiellement le musée municipal qui portera plus tard le nom de l’un de ses fondateurs, Eugène Boudin, et ce à l’initiative d’Alexandre DUBOURG qui ne cessa pas de se dévouer au développement du musée, jusqu’à sa mort en 1891.

Entre 1868 et 1869, tous les moyens furent mis en place pour créer la collection. Le musée de Rouen et Victor DELAMARE prêtèrent des tableaux.

Le musée fut ouvert pour la première fois au public, en Mairie de Honfleur, le 25 avril 1869. 40 toiles sont alors présentées au public.

Le musée occupe à cette époque les salles du conseil et du tribunal de commerce, et après la construction du second étage de l’hôtel-de-ville, le musée est réorganisé en 1887 dans ce nouvel espace, divisé en quatre salles distinctes.

En 1892, le musée comptait 54 toiles et environ 20 dessins et aquarelles.

En 1893, le musée est transformé. Une nouvelle collection est créée. Il s’agit essentiellement de dessins, gravures, plans et objets divers déposés par Désiré LOUVEAU.

En 1898, les collections sont, une nouvelle fois, enrichies, suite au legs d’Eugène Boudin.

En 1921, il est décidé de transférer le musée dans l’ancien couvent des Augustines, lieu qu’il occupe encore aujourd’hui.

Le nouveau musée est inauguré le 8 juin 1924 en même temps que la salle LOUVEAU. Le musée est alors composé de trois salles où sont exposées notamment des toiles de Boudin, Dubourg, Marais, Gernez, et de deux salles renfermant la collection Louveau.

Le musée prend le nom de musée Eugène Boudin en 1960 (décret du Ministère de l’Intérieur du 23 août 1960).

En 1973-1974, le musée est agrandi et cinq salles sont alors ouvertes au public.

Et en 1988, de nouveaux travaux d’agrandissement permettront l’ouverture de deux salles supplémentaires dont l’une sera consacrée aux nombreux dessins conservés par le musée.

Je voudrais également en cet instant rendre hommage à Madame SCHLUMBERGER et à Madame Geneviève SEYDOUX qui ont été de grands mécènes pour notre musée, dont elles ont permis l’agrandissement et la création de nouvelles salles, notamment celle donnant sur l’estuaire.

Bien sûr, je n’oublie pas les nombreux donateurs qui ont permis d’agrandir nos collections, aux côtés de la Société des Amis du Musée Eugène Boudin qui a toujours été un partenaire fidèle et précieux pour le musée.

Je tiens également à rendre hommage aux conservateurs successifs qui se sont tous passionnés au-delà de leur fonction, pour ce musée, passionnés, comme l’est aujourd’hui Benjamin FINDINIER qui déploie toute son énergie, ses compétences et son savoir-faire pour, dans la lignée de ses prédécesseurs, donner au musée Eugène Boudin une notoriété internationale, dans cette ville qui restera le berceau de l’impressionnisme, là où les choses ont commencé avec notamment Eugène Boudin, précurseur, avec les Rencontres à la Ferme Saint-Siméon, où la lumière et les couleurs ont créé cette magie qui inspire encore aujourd’hui les peintres.

Et avec la commission que nous avons créée il y a quelque temps, nous allons travailler pour assurer un bel avenir à ce musée, le développer, notamment avec la création d’une université inter-culturelle qui permettra aux Honfleurais et aux visiteurs intéressés par l’Art, de s’initier, d’apprendre et de développer leurs connaissances.

Merci à toutes et à tous.

Maintenant je laisse la parole à Benjamin FINDINIER qui va vous donner quelques explications complémentaires sur l’exposition que nous inaugurons : Marcel GROMAIRE : l’élégance de la force ».

Michel LAMARRE

Maire de Honfleur

Vice-président du Conseil Départemental

Article publié le lundi 9 septembre 2019