Le Vieux-Bassin
Havre de l’Enclos, dénommé havre neuf jusqu’à la construction du Bassin du Centre. Il devient ensuite bassin de l’Ouest ou Vieux Bassin. L’ingénieur des Ponts et Chaussées écrit en 1875 dans sa notice sur le port de Honfleur : « Dans l’intérieur de l’enceinte fortifiée se trouvait le port, consistant en un havre d’échouage de 120 mètres de longueur et de 50 mètres de largeur, qui communiquait avec la mer par un pertuis, large de 15 à 20 mètres au plus et situé à peu près sur l’emplacement de l’écluse du bassin de l’Ouest. Ce havre d’échouage, au fond duquel l’eau de la retenue débouchait au moyen d’écluses situées auprès de l’emplacement occupé aujourd’hui par la Petite Poissonnerie, était bordé, du côté de l’ouest, par un quai étroit et par des maisons ; au-delà de ces maisons, l’enceinte fortifiée se trouvait sur l’emplacement même où l’on voit aujourd’hui le mur du quai Sainte Catherine.
Deux tours dominaient et défendaient l’entrée du port intérieur. C’est dans ce bassin si petit, qui offrait à peine une surface égale à la moitié du plus petit des bassins actuels, que les marins honfleurais armaient leurs navires, en assez grand nombre à la fois, pour Terre-Neuve et le Canada , pour les Indes orientales et la côte de Guinée, enfin pour la course et pour ces expéditions guerrières dans lesquelles leur pavillon figura avec honneur. (…) Tel fut le port de Honfleur jusqu’en 1668, époque où Colbert envoya Duquesne dans ce port pour examiner de quelles améliorations il était susceptibles. On décida la démolition des fortifications, dominées par les coteaux voisins de la ville et hors d’état de résister à l’artillerie de l’époque ; le bastion Bourbon (ou de la Barre) et la plus grande partie de l’enceinte du côté de l’Ouest furent rasés ; les maisons situées à l’ouest du port (quai Sainte Catherine) furent expropriées et, en 1684 – 1690, le havre d’échouage fut transformé en bassin à flot par la construction d’une écluse munie de portes busquées ; des murs de quai furent construits, une écluse de chasse établie au fond du bassin, la jetée de la lieutenance réparée.Les travaux furent terminés en 1690 ; cette année même une escadre des galères du roi fut tenue à flot dans le bassin.
Les autres ouvrages du vieux bassin ou bassin de l’ouest ont été reconstruits successivement depuis 1684 ; ainsi le mur du quai Sainte Catherine a été refait en 1791 – 1794 ; le mur du quai Saint Etienne de 1811 à 1813, époque où la démolition de l’ancien mur, datant d’avant le règne de Louis XIV, fut jugée indispensable. Cet ancien mur, dont il reste des vestiges sous les remblais du quai Saint Etienne, était à deux ou trois mètres en arrière du mur du quai par lequel il a été remplacé. Il peut abriter dès 1668 des vaisseaux de 3 à 400 tonneaux. Au XVIIIème siècle, le Vieux Bassin est réservé aux caboteurs et aux armements pour la pêche.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le Vieux Bassin est totalement envasé. De grandes manifestations sont organisées par le Comité des Fêtes en 1947 pour alerter l’opinion sur ce l’état dans lequel se trouve le Vieux Bassin. Un panneau lotissement à vendre ou des vaches en carton sont alors placés en 1947.Le rétablissement des écluses du bassin de l’Est en 1948 a comme heureuse répercussion d’enlever un peu de vase du Vieux Bassin.
En 1977, le parapet situé en face de la rue de la République que l’on nommait autrefois quai de la poissonnerie est modifié. Un élargissement de 4 mètres au niveau du quai Montpensier et de deux mètres vers le quai Sainte Catherine permet de le rendre parallèle au Vieux Bassin ; le parking qui existait jusqu’à cette date est alors supprimé. Ces travaux sont terminés en 1978.
Le Vieux Bassin accueille aujourd’hui de nombreux navires de plaisance.