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INAUGURATION EXPOSITION LÉON LECLERC

L’exposition de  » Léon Leclerc et la Grande Guerre à Honfleur » au Musée Eugène Boudin  a été inaugurée le vendredi 09 novembre 2018  par Monsieur le Maire, Michel Lamarre.

Discours :

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Mesdames, Messieurs, chers amis,

Je suis très heureux d’être ici ce soir, à vos côtés, pour ouvrir, à Honfleur, les manifestations qui vont commémorer le 100ème anniversaire de la Grande Guerre de 1914-1918.

Le 11 novembre 2018, cela fera donc tout juste 100 ans que les nations annonçaient la fin de cette terrible guerre, l’une des plus meurtrières et l’une des plus violentes que le monde ait connues. C’était également certainement aux niveaux mécanique, industriel, chimique, la première fois que des hommes étaient confrontés à cette façon de tuer, de blesser et de faire la guerre : des milliers de victimes, des milliers de morts de toutes nations, de jeunes hommes qui ne sont jamais revenus dans leurs familles.

Les images que nous portons tous dans nos mémoires – même si nous n’étions pas nés bien sûr à l’époque – restent gravées dans nos livres d’histoire, et aujourd’hui sur ces toiles que Léon Le Clerc a eu l’excellente idée de réaliser pendant plusieurs mois.

En effet, Honfleur a été une ville de l’arrière-front immédiat, située à moins de 200 km des combats les plus proches. Elle était terre d’asile pour les réfugiés du Nord et de Belgique (364 familles seront accueillies à Honfleur durant le conflit). La Ville possédait alors un hôpital militaire et surtout accueillit successivement des troupes belges et britanniques. Ce sont ces troupes et les camps qu’ils occupaient que Léon Le Clerc peint en 1915 et en 1918.

La ville fait partie du dispositif militaire du Royaume de Belgique dont le gouvernement est en exil à Sainte-Adresse. Entre 1914 et 1918, pas moins de 8 000 recrues belges seront ainsi formées dans ce centre, pratiquement autant de recrues que d’habitants.

Et pourtant, il faut le dire, peu de Honfleurais d’aujourd’hui se souviennent vraiment de cette période. C’est pour cette raison que nous avons souhaité rappeler ces événements.

Sachez également que Léon Le Clerc s’intéressa au camp anglais stationné le long du bassin Carnot. C’est le Colonel Godfray qui autorisa Léon Le Clerc à pénétrer sur le camp. L’artiste y croqua des baraquements, des prisonniers allemands au travail et des ambulances. Son témoignage est d’une grande importance, car il est pratiquement l’un des seuls à évoquer cette présence, et si les Belges quittent Honfleur en janvier 1918, les Britanniques y demeurent jusqu’au printemps 1919.

Honfleur n’est certes pas détruite, mais elle va payer un tribut important de morts : 297 victimes figurent sur le monument aux morts de Bigot, sans compter tous les blessés de cette guerre dans leur chair, dans leur corps, mais aussi dans leur esprit.

Jamais ils n’oublieront la violence des combats, les camarades qu’ils ont perdus dans les tranchées ou sur les différents terrains.

Je me souviens de mon arrière grande mère qui nous parlait souvent de son mari, mon arrière-grand-père, qui, comme un grand nombre de soldats, avait été gazé, et elle nous disait qu’ils n’avaient plus jamais vécu de la même façon à son retour, notamment elle nous racontait qu’elle ne pouvait plus balayer leur logement sans qu’il étouffe en respirant la poussière et que dès qu’il y avait de la pollution ou de la brume, il risquait d’étouffer, puisque ses poumons avaient été brûlés. Cette maladie a d’ailleurs fini par l’emporter. Pour moi qui avais 7 ans, c’est le souvenir de cet arrière-grand-père qui me rattache à la guerre de 1914-1918, et ensuite, comme beaucoup d’entre vous, ce sont les images des livres d’histoire, des soldats en tenue bleu-horizon, avec ces fusils à baïonnettes dans les tranchées qui nous ont marqués.

Je trouvais important que Honfleur, comme nous le faisons depuis plusieurs années maintenant, rende un hommage appuyé à ces soldats et à cette époque, et que nous remplissions tous ensemble notre devoir de mémoire pour que ces soldats ne meurent pas deux fois, une fois au combat et une autre par l’oubli.

Si nous sommes aujourd’hui ici dans un pays libre, c’est grâce à eux. C’est pourquoi j’ai souhaité que notre musée participe à cet événement important, et nous constatons combien cette exposition est intéressante. J’espère que de nombreux Honfleurais et habitants de notre communauté de communes – pour lesquels l’entrée au musée est gratuite – viendront la voir, et que de nombreux visiteurs de passage en profiteront également.

J’ajoute que la médiathèque – Cécile nous en dira un mot tout à l’heure – propose à partir de demain samedi une véritable « immersion » dans la Grande Guerre, notamment grâce à des films mythiques, comme « A l’ouest rien de nouveau » et « Les sentiers de la gloire », mais aussi grâce à une exposition et à des conférences vraiment intéressantes qui illustrent l’entrée en guerre des puissances italiennes et albanaises.

Je voudrais remercier Cécile et toute l’équipe de la médiathèque ainsi que Pierre JAN, Benjamin FINDINIER, Frédéric LEFEBVRE et leurs collègues qui, dans les différents lieux d’exposition, se sont beaucoup investis.

J’ai souhaité également que le hall de la Mairie soit mis à disposition d’une magnifique exposition de grandes affiches de l’époque. Il vous suffira de les regarder pour comprendre l’importance de cet événement en 1914-1918 et la mobilisation de toute la nation qui plus tard honorera ses disparus au champ d’honneur.

Sur les milliers de monuments aux morts qui fleuriront dans toute la France après la guerre, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, les villages, les villes, les métropoles, inscriront les noms de toutes celles et de tous ceux qui sont morts, pour qu’on ne les oublie pas.

En ce qui nous concerne, j’ai demandé à ce que notre Monument aux Morts soit restauré et que les noms qui s’effacent soient réinscrits. Cela représente une dépense de 21 000 €, mais c’est un témoignage fort de la volonté des Honfleurais de ne jamais oublier.

Je suis très heureux de l’importance que Honfleur a donné à cet anniversaire. Je suis fier de nos habitants. Je suis sûr qu’ils seront nombreux à nos côtés pour participer à ces manifestations. Ils démontreront ainsi qu’ils n’ont pas oublié et qu’ils font vivre le devoir de mémoire.« 

Michel LAMARRE

Maire de Honfleur

 

Article publié le lundi 12 novembre 2018